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Tandis
que le premier improvise une musique brutale et bruyante le seconde
torture son projecteur, faisant subir à ses bobines toutes les
impulsions que les sonorités lui inspirent. À la
projection, des saynètes en noir et blanc se succèdent.
Mais la linéarité ou narration ne sont pas de
mise : surimpressions, images qui bavent,
déformées par des protections non homothétiques,
jeux de textures à travers des images macros, des pellicules
détériorées ou qui brûlent.
Les interrogations figuratives sur l’absence de couleur varient, utilisant parfois des fragments (allant parfois jusqu’au flash) de films hollywoodiens comme ces quelques photogrammes du Shining de Kubrick qui viennent hanter plusieurs fois la performance. Les images privées de couleurs dans l’esprit du spectateur cinéphile est présent de manière distanciée et encore plus angoissante. Cette pratique du réemploi altère les motifs connus qui défigurés ou refigurés se perdent dans la projection performée. L’expérience du noir et blanc au cinéma est poussée jusqu’à l’essence minimale de ce qu’elle peut être : une abstraction visuelle tel un carré blanc décliné de manière quasi stroboscopique dans un jeux géométrique infernal et hypnotisant. Celui-ci est produit par la lumière d’un projecteur vide, prémices à toute projection. À travers un refus total de hiérarchie, la performance opère une remise en cause de la projection traditionnelle à travers un dérèglement de tous les instruments qui la compose (refus de toute mise au point, de cadrage adéquat). Cet afflux chaotique d’images en noir et blanc s’associe à une musique industrielle non harmonique. Celle-ci n’est pas conçue comme un simple accompagnement ; le projet MetalkinG repose au contraire sur une interaction constante et très dynamique entre image, son et public, faisant de chaque performance un évènement intense et unique… “El Kino up your ears” ! Gabrielle Reiner, décembre 2008
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